Battu 2-1 au match aller, le Losc ne part pas favori mais a montré qu'il possédait des arguments pour s'imposer contre Aston Villa, jeudi (18h45) au stade Pierre-Mauroy, en quart de finale retour de Ligue Europa Conférence.

"On aurait pu obtenir un autre résultat mais on est toujours dans le coup": jeudi dernier, quelques minutes après le match aller, Paulo Fonseca s'était projeté auprès de ses joueurs sur ce match retour décisif, à la maison. 

L'entraîneur du Losc a des raisons d'y croire, parce que son équipe avait joué sans complexe en Angleterre, passant à deux doigts du match nul (avec un but refusé pour un léger hors-jeu) et dominant plusieurs compartiments du jeu. Elle a par exemple eu davantage le ballon qu'Aston Villa (55% de possession), a réussi presque deux fois plus de passes (423 contre 278) et a cadré sept de ses 11 tirs alors que les Villans n'ont cadré que quatre tentatives sur 12.

Mais ces chiffres traduisent aussi le manque d'efficacité des Lillois dans les deux surfaces. Défensivement, le Losc a concédé ses deux buts sur coups de pied arrêtés et il a presque tout le temps été mis en danger sur corners.

"Prendre plus de risques"

Offensivement, Jonathan David a trop peu pesé avec 20 ballons touchés. Son face à face manqué devant le champion du monde Emiliano Martinez a pesé lourd à un moment où il pouvait permettre à son équipe de revenir au score. 

"Mon match n'a pas été très bon, j'ai perdu beaucoup de ballons", a reconnu mercredi l'international canadien en conférence de presse. "Il faudra être plus malin, davantage jouer avec les défenseurs, faire plus de courses en arrière et être très opportuniste". 

Le deuxième meilleur buteur de Ligue 1 (16 réalisations), qui tourne en 2024 à pratiquement un but par match toutes compétitions confondues (0,94), passe rarement deux fois de suite à côté de son sujet. Il se sait attendu au sein d'une attaque qui sera privée d'Edon Zhegrova, l'autre joueur lillois le plus décisif (11 buts toutes compétitions confondues), touché à une cheville.

Jonathan David sait aussi que ce genre de rendez-vous européen peut lui offrir la vitrine pour séduire un grand club, après son départ manqué l'été dernier. "Il faudra beaucoup jouer la profondeur. C'est peut-être sur ce point que je vais appuyer", a indiqué le joueur de 24 ans.

La configuration du match ne l'aidera pas car Aston Villa a montré jeudi dernier et dimanche, lors de sa victoire à Arsenal en Premier League (2-0), qu'il savait souffrir en défendant tout en piquant juste sur les phases de transition grâce à son buteur Ollie Watkins (26 buts cette saison).

Le quatrième de Premier League, porté par les idées de l'ancien entraîneur du PSG Unai Emery, va proposer un énorme défi aux Lillois.

"Ce sera un match dangereux", a prévenu Paulo Fonseca. "Naturellement, nous allons devoir prendre des risques mais nous savons que face à une équipe comme Aston Villa, nous ne pouvons pas commettre d'erreurs, nous devons faire un match équilibré et choisir le moment pour prendre plus de risques. Nous devrons d'abord bien défendre et ensuite attaquer". 

Patience, prudence et efficacité seront les trois clés pour permettre à Lille de viser une première demi-finale européenne dans son histoire.